Saishûseisen no senshitachi (18 Mars 1989)
L'énigme de Saint
Seiya ! Quel était la finalité (mis à part l'appât du
gain, bien entendu !) de ce film, sortis dans les salles obscures
nippones le 18 Mars 1989, le jour même de la diffusion sur le
réseau Asahi TV de l'épisode 112 de la série,
laquelle était déjà bien enterrée au Japon ? Relançer la
machine à succès ? Fournir aux fans survivants une illusion de
l'Hadès Chapter ? Cet opus n'était certainement
pas le remède providentiel, pour ce qui demeure le film le plus
controversé de Saint Seiya
Un Film-Testament controversé
Saishûseisen
no senshitachi ne restera pas dans les
mémoires. Sauf chez quelques afficionados " ultras
", dont la fièvreuse passion déjoue fortement l'
objectivité. La question fondamentale est posée dès
l'introduction de cet article : pourquoi ce film ? Alors
que Saint Seiya vit les derniers moments d'une
saga télévisuelle qui est déjà en grande partie
oubliée des jeunes japonais. A trois semaines environ de
l'arrêt de l'anime, la Toei nous livre le
dernier des quatres films
Mon Dieu quelle triste
fin ! En face d'un spectacle dénué de toute
originalité, on ne pouvait qu'être déçu. |
De prime abord, ce sont les puristes qui en prennent un coup
puisque les deux Character-designers attitrés de la
série, Shingo
Araki et
Michi Himeno,ont un rôle *très*
amoindris,limité à la supervision, tout occupés qu'ils sont à
élaborer la dernière poignée d'épisodes de Poseïdon (En
l'occurrence les épisodes 100, 105, 111 et 114). C'est le
sympathique Masahiro Naoi qui s'installe sur le siège
(éjectable !) de Directeur de l'animation et de
Character-Designer. Si ses dessins se révèlent très
irréguliers et manquent de puissance visuelle, Naoi limite la
casse et offre même quelques (trop) rares scènes très
réussies visuellement. Mais le résultat global décontenancera
peut-être les puristes d'entre les puristes, surtout ceux qui
avaient fortement appréciés (c'est mon cas) ses dessins dans la
période du Sanctuaire entre autres. L'animation et
l'ambiance souffrent également du chamboulement du staff. Seuls demeurent les musiques de Seiji Yokoyama et les décors de Tadao
Kubota (quoiqu'un peu moins réussis dans ce film ?)
pour tenter de pallier à un scénario rachitique, lequel s'est
amincit au fil des films. Le scénario, justement, est signé du
pourtant excellent Yoshiyuki Suga, qu'on a connu
plus inspiré sur le magnifique Shinku no shônen densetsu (" Abel
"). Le
scénariste amplifie démesurément l'hérésie qu'il avait
déjà instituée dans Abel, à savoir le traitement
réservé aux Gold Saints ! Côté réalisation, le très bon Masayuki
Akehi instaure un rythme très soutenu, voire nerveux,
qui amplifie la violence des combats, magnifiquement couplé aux
musiques il faut l'avouer ! Tout và très (trop) vite ! Mais la
brillante mise en scène ne permet pas d'effaçer toutes les
imperfections que ce moyen-métrage comporte... Damned !
La vengeance de l'Ange déchu
Aidé par
Abel, Poseïdon et Eris, Lucifer échappe aux
Enfers et se fait porte-parole des désirs de vengeance de ses
petits copains. Le Temple de Lucifer, la Pandaemonium,
refait son apparition de dessous des millénaires de décombres
et gravats. Il envoie ses quatres Anges Destructeurs (Astaroth du
Cherubim, Moa du Trône, Erigol de la Vertu et Belzebub du Seraf)
rosser les Gold Saints. A ce stade, il me semble nécessaire
d'ouvrir une parenthèse sur les noms des Anges Destructeurs,
maltraités dans la version française. Yoshiyuki Suga a fait appel au livre Hiérarchies
Célestes , fondement de l'angelologie chrétienne, du
Pseudo-Denys l'Aeropagyte ( 5ème- 6ème siècle apr. J-C),
lequel décrivait une hiérarchie céleste de créatures, dans
laquelle on trouve d'abord les anges : 9 curs d'anges dans
3 hiérarchies. Et c'est dans le premier cur de la
troisème hiérarchie que nous trouvons mention des Séraphins,
Chérubins, Trône, etc. Dans le film, ces catégories sont
prononçées en hébreux pour certains. D'où le
"Cherubim", le "Seraf" ou encore
"Belzebub" !
Revenons maintenant à l'histoire.
En un éclair, les Goldies restant sont transperçés de toute
part et s'effondrent sans vie ! Rassuré sur l'état inoffensif
des goldies ( !), Lucifer pousse le sacrilège jusqu'à la
décapitation de la statue d'Athena, symbôle d'Amour, de Justice
et de Paix. Pendant ce temps, Abel, Eris et Poseïdon déchainent
les catastrophes naturelles aux quatres coins du globe. Seiya,
Shun et Hyôga, arrivés sur les lieux avec Saori, affrontent une
première fois les anges et essuient une lourde défaite. Lucifer
somme Athena de se rendre d'elle-même au Pandaemonium
où elle sera sacrifiée en échange de l'arrêt des
catastrophes.
Alors qu'ils récupèrent péniblement de leurs blessures à
l'hôpital, nos héros apprennent par Shiryû que Saori a
accepté le marché et est en chemin vers le lieu du rendez-vous.
Les Bronze accourent et affrontent les sbires de Lucifer. Shiryû
se débarasse péniblement d'Astaroth mais butte sur le puissant
Belzebub. Erigol prend facilement la mesure d'un Shun qui n'est
décidement pas gâté dans les films ! Le Saint d'Andromède est
sauvé In Extremis, comme à l'accoutumée, par son frère Ikki
du Phoenix. Mais, alleluïa, ce dernier fait des remontrances
particulièrement forte à son petit frère et lui dit ce que
l'on attendait depuis longtemps ! Hyôga, quant à lui, est
berné un temps par Moa du Trône, lequel peut prendre
l'apparence de sa maman via l'attaque Demon Fantasia. L'
imposteur est forcément vaincu. Seiya arrive devant le Pandemonium
où Athena entame une difficile ascension des marches, parsemées
de ronces démoniaques. Le Saint de Pégase est rapidement pris
en charge par Belzebub. Ikki prend part au terrible combat. Shun
et Shiryû font également leur apparition pour tenter de vaincre
Belzebub (qui n'est pas sans rappeler le rôle de dernier rempart
joué par Atlas dans Abel). Le Cosmos conjugué des Bronze Saints permet de
faire venir la Gold Cloth du Sagittaire. Vêtu de la toison
dorée, Seiya vient facilement à bout du dernier lieutenant de
Lucifer. Au même instant, au sanctuaire, les douze armures d'or résonnent
harmonieusement et transmettent à Seiya un flot lumineux doré
dédoublant la puissance de sa flèche d'or, laquelle se fiche
dans l'ignoble individu, réduisant à néant ses ambitions et
celles de ses acolytes, qu'il accompagnera éternellement dans
les Enfers !
Douloureuse agonie d'un Mythe
Vous conviendrez sans peine que ce film nous laisse quand même sur notre faim. Seuls les musiques magnifiques (Yokoyama nous sert ici une B.O. qui sonne très " Jour du Seigneur " mais le tout est comme d'habitude magnifiquement orchestré et conduit, avec des choeurs et orgues merveilleux) et certains effets visuels et d'ambiance nous rappelent aux bons souvenirs de notre série culte. Le doublage français n'est pas exceptionnel (Rappelons qu'AB n'a sortis ce film que très tardivement se ses tiroirs, c'est à dire en 1995, et que les comédiens de doublage de l'époque ont été rappelés pour l'occasion, soit près de de 5 ans après leurs dernières lignes de textes dans Poseïdon !) ! Les comédiens sont toujours aussi talentueux mais ne sont cependant plus trop dans le coup, incapables qu'ils sont de réintégrer totalement leurs personnages. Bref, cela sonne parfois faux et on sent l'ennui dramatiquement profond des interprètes à certains moments, allant presque jusqu'au "foutage de gueule" en début de film par Virginie Ledieu (Athena). |
Seuls Jean-Pierre Leroux, la voix de Lucifer (bien connu des cinéphiles et autres fans d'X-Files), Eric Legrand (éternel Seiya !) et Serge Bourrier (Shun, Ikki et Astaroth) parviennent à tirer leur épingle du jeu. Marc François alterne le très bon, le potable et le médiocre. Les voix des Anges sont assez insipides. Malgré tout ce boxon, saluons ( ! ) le geste d'AB Productions qui a sortis ce film (dans une perspective évidemment lucrative, ne nous leurrons pas !) en faisant appel aux voix d'origine, nous permettant quand même de profiter de ce dernier long métrage des Chevaliers du Zodiaque. Car, même si ce film ne nous a pas profondément marqué ou ému, Saint Seiya reste Saint Seiya !
Les Anges Déchus
- Astaroth
de Cherubim (attaque : Killer Fanged Cobra)
- Moa du Trône (attaque : Demon Fantasia)
- Erigol de la Vertu (attaque : Seimatôrô
Ken)
- Belzebub de Seraf (attaque : Garuda Hell
Wing)
Pour en savoir bien plus sur les personnages de ce film, rendez-vous sur Moerucosmo !
Staff Technique
Production : Chiaki Imada
Producteur :
Yoshifumi Hatano
Producteurs exécutifs :
Hiroshi Takeda et Norio Kotsuka
Scénario :
Yoshiyuki Suga
Musiques :
Seiji Yokoyama
Directeur de la
photographie : Masaru Sakanishi
Montage :
Yasuhiro Yoshikawa
Prise de son :
Isao Hatano
Effets sonores : Yasuyuki Konno
Character-Design :
Masahiro Naoi, Shingo Araki et Michi Himeno
Direction artistique : Tadao Kubota
Directeur de l'animation :
Masahiro Naoi (Supervisé par Shingo Araki)
Réalisateur :
Masayuki Akehi
VO / VF
Lucifer : Masane Tsukayama / Jean-Pierre Leroux
Moa : Toshio Furukawa / Jean-Pierre Leroux
Belzebub : Katsuji Mori / Nicolas Marié
Astaroth : Keiichi Nanba / Serge Bourrier
Eligor : Ken Yamaguchi / Nicolas
Marié
Seiya : Tôru Furuya / Eric Legrand
Hyôga : Kôichi Hashimoto / Marc François
Shun : Ryo Horikawa / Serge Bourrier
Ikki : Hideyuki Hori / Serge Bourrier
Shiryû : Hirotaka Suzuoki / Marc François
Saori : Keiko Han / Virginie Ledieu
Poseïdon : Keiichi Nanba / Serge Bourrier
Eris : Toshiko Fujita / Virginie Ledieu
Abel : Taichirô Hirokawa / Serge Bourrier
Mû : Kaneto Shiozawa / Eric Legrand
Aldebaran : Tesshô Genda / Marc François
Aiolia : Hideyuki Tanaka / Marc François
Voir aussi :
Saint
Seiya Gekijôban (Eris)
Kamigami no atsuki
tatakai (Asgard)
Shinku no shônen
densetsu (Abel)
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